Il est souvent délicat de trouver le bon ton pour s'exprimer sur LinkedIn. Doit-on exprimer sa personnalité ou adopter un ton plus formel et linguistiquement irréprochable ?
En réalité, la réponse dépend de plusieurs facteurs. Et c’est ce que nous allons voir dans ce 42ème épisode du Mouton à 5 Pattes où nous avons eu la chance d'avoir Roseline Laloupe avec nous, rédactrice, ex-recruteuse et entrepreneuse spécialisée dans l’emploi et la communication.
Stéphanie Reniers
Bonjour à tous ! Bienvenue dans Le Mouton à 5 pattes. Aujourd’hui, j’ai l’immense honneur de recevoir Rosaline Laloupe que l’on ne présente plus. Rosaline, comment vas-tu ?
Roseline Laloupe
Ça va très bien, merci et toi, Stéphanie ?
Stéphanie Reniers
Super, merci. Aujourd’hui, on va parler « Authentique corporate sur LinkedIn ». Mais avant tout Roseline, est-ce que tu pourrais un peu partager ton parcours ?
Roseline Laloupe
Oui. C’est très difficile à chaque fois de répondre à cette question parce que je rentre dans plusieurs cases.
À la base, je suis une RH et une communicante parce que j’ai été formée dans ces deux domaines et j’ai travaillé dans plusieurs entreprises dont les RH, le recrutement, la mobilité et la communication RH plus précisément.
Un jour, j’en ai eu marre d’être salariée. J’ai souhaité être à mon propre compte, être ma propre chef. Donc, j’ai créé mon entreprise en 2018 pour pouvoir faire ce que j’aime, pour pouvoir être très audacieuse aussi.
Depuis, ce que je fais : j’aide les entreprises, les professionnels à mieux communiquer sur LinkedIn, à se dévoiler, à raconter leur histoire afin qu’il puisse attirer leur cible et être plus séduisant.
Donc, on peut me dire que je suis (si on doit me mettre dans une case) stratège branding et que j’aide les professionnels à raconter leur histoire, à être audacieux.
Stéphanie Reniers
Tu vas nous expliquer après ce que c’est d’être stratège.
Pourquoi avoir choisi plutôt la direction de stratégie branding plutôt que de devenir tout simplement RH freelance ?
Roseline Laloupe
Parce que j’aime beaucoup la communication, j’aime beaucoup écrire, raconter des histoires, utiliser les mots pour créer des émotions, stimuler des émotions chez les lecteurs. Donc cela s’est fait naturellement.
C’est vraiment un choix qui s’est fait comme ça, qui s’est imposé à moi et il se trouve qu’on communique très mal en général quand on est professionnel que ce soit CEO, RH. On a tendance à être dans un cadre très formel, très conventionnel. Donc, je voulais aider les professionnels à faire autrement, à communiquer un peu plus comme des humains. J’aime bien utiliser cette phrase-là, parler comme des humains ou parler entre humains.
Stéphanie Reniers
D’ailleurs, c’est ce qui fait ta différence aujourd’hui sur LinkedIn. Tu as une communication justement très humaine.
Donc justement, c’est quoi être stratège branding ?
Roseline Laloupe
Pas mal de choses.
Déjà, il y a une réflexion à avoir. Avant de communiquer, on oublie, mais il faut se poser la question : « Qui suis-je ? » Il y a vraiment un travail à faire en termes d’analyse. Donc ce que je fais quand je travaille avec une entreprise ou des professionnels et je le fais pour moi-même, je me pose la question : « Qui suis-je ? Qui est cette entreprise ? Comment elle communique ? Quelle est son histoire ? Qu’est-ce qu’elle a envie de créer ou de stimuler chez les professionnels ? » Donc être stratège, c’est de faire une introspection et se demander qui on est.
Ensuite c’est créer du contenu forcément sur LinkedIn ou via les posts et les articles et cela peut être aussi sur Internet dans des articles sur les sites internet, etc. ou via les autres réseaux sociaux. Vraiment, tout est possible.
Donc la question à se poser c’est : « Quel contenu j’ai envie de créer ? Qu’est-ce que je peux créer pour parler à ma cible, parler aux professionnels ? Et qu’est-ce que je peux dire d’intéressant ? Comment je peux ajouter ma pâte dans l’univers de la création de contenu parce qu’il y avait beaucoup de contenu, beaucoup de professionnels qui créent du contenu, mais comment je peux créer quelque chose de différent par rapport aux autres ? »
Stéphanie Reniers
On voit par exemple que toi, dans ta communication, tu combines le pro et le privé puisqu’on parlait de ton post la dernière fois par rapport à ton papa.
Est-ce que c’est quelque chose que tu recommandes de manière générale sur LinkedIn, de combiner les deux ?
Roseline Laloupe
Je pense qu’il faut oser même si on est professionnel, un CEO d’une grande entreprise, à partir des anecdotes plus personnelles pour faire le lien avec le pro.
On a toujours tendance à mettre une frontière entre la vie pro et la vie perso. Or, ces deux sphères sont liées.
Je suis Rosaline, j’ai la même psychologie dans la sphère pro que dans la sphère perso. OK, je vais communiquer de manière différente, mais finalement je suis la même personne. Toi, Stéphanie tu es la même personne dans le pro et dans le perso.
Donc, c’est intéressant de s’inspirer de sa vie perso pour pouvoir créer du contenu plus authentique, plus humain et qui va davantage parler sur tout ça. Donc, c’est pour cela que j’ose et que je parle.
Parce que si on doit faire le parallèle pour le post que tu as dénoncé. Oui, j’ose parler de ma relation avec mon père parce que cela fait sens par rapport aux relations que l’on a en entreprise par rapport au manager. Il y a une sorte de lien que l’on peut faire avec le pro et le perso. C’est intéressant de le communiquer.
Je le recommande de faire. Si on est très audacieux, je recommande de le faire.
Stéphanie Reniers
Toujours faire le lien avec le pro, pas juste bêtement annoncer une naissance sur LinkedIn, mais vraiment de toujours combiner, de relier cela avec une explication un peu plus pro ?
Roseline Laloupe
C’est vrai que c’est plus pertinent si tu vois que tu fais le lien avec le pro, mais tout dépend de ton objectif de communication.
Est-ce que ton objectif, c’est de raconter des événements clés de l’entreprise ? Ou de raconter des événements clés en tant que CEO.
Parfois cela peut être intéressant de dire : « Voilà, je viens de mettre au monde mon premier bébé et donc cela va me demander de voir les choses autrement, ou cela va me demander de prendre du temps pour moi pour gérer ma propre famille avant de me consacrer au travail ». Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais le fait de raconter une chose de très personnelle, cela a un impact sur sa vie pro. Donc, on peut très bien faire un post pour dire : « Je viens de mettre au monde un enfant. Donc là je vais me recentrer sur ma vie perso ». C’est possible aussi.
Stéphanie Reniers
Est-ce que pour toi, il y a des limites à ne pas franchir ou des dangers auxquels on peut être confronté en faisant cela.
Roseline Laloupe
Une limite, c’est de ne pas tomber dans : je raconte ma vie juste pour attirer la lumière, juste pour avoir des likes. Cela vraiment, je ne suis pas très fan de cela.
La limite après c’est important de communiquer, de se raconter, de dire des choses parfois qui bousculent, qui ne sont pas forcément positives.
Mais il ne faut pas non plus communiquer pour agresser l’autre ou pour le rabaisser, etc. Donc l’autre limite pour moi, c’est de créer du contenu qui divise, mais volontairement.
Stéphanie Reniers
Qui divise volontairement.
Roseline Laloupe
C’est la limite, pour moi c’est vraiment le truc à ne pas faire.
On divise forcément quand on crée du contenu. C’est obligé, mais quand l’intention est de diviser, là, c’est autre chose.
Stéphanie Reniers
Quels sont justement les conseils que tu donnerais à des créateurs de contenu ou des personnes qui sont sur LinkedIn pour justement ne pas arriver à cette étape, à cette limite et pour arriver à combiner quand même le pro et le perso ? Comment est-ce que l’on commence avec cela ?
Roseline Laloupe
J’ai envie de te répondre de cette façon.
Je conseillerais aux personnes de parler authentique surtout celles qui démarrent, qui débutent LinkedIn. C’est-à-dire premièrement de chercher à créer du contenu qui stimule les émotions. Cela est la première chose. La question à poser c’est : « moi, qu’est-ce que je ressens, en tant que créatrice de contenu, comme émotion et qu’est-ce que j’ai envie de transmettre aux autres ? » Donc c’est ce que je conseillerais de faire.
Ensuite, c’est de personnaliser son discours. Éviter toutes les phrases en « on » ou en « nous », vraiment se réattribuer son histoire et parler en « je » et évoquer des choses que la personne vit, que l’on vit. Enfin, par exemple oui des choses que l’on vit en tant que CEO ou des choses que l’on vit aussi dans la vie perso ou dans la vie pro comme je le disais tout à l’heure. C’est important pour moi vraiment la vérité. Partir de quelque chose de vrai qui est tangible, que l’on peut vérifier parce qu’il y a de plus en plus de contenus un peu fake pour rassurer et uniquement pour rassembler les foules. Je ne suis pas très fan de cela.
Il vaut mieux créer un contenu qui est vrai, qui va dans un premier temps peut-être parler à un moment de [00:13:24], mais ce sera mieux parce que c’est comme ça que l’on pourra se créer une identité sur le long terme.
Stéphanie Reniers
Tu as un exemple de contenus fake ?
Je ne veux pas dire un exemple précis de la personne, mais juste un exemple de sujet qui peut être un peu fake en termes de contenus.
Roseline Laloupe
Concrètement, les professionnels qui à chaque fois créent du contenu pour dire, toujours du contenu positif, très positif. Je sais manager mes équipes. Je donne du temps à mes équipes. J’ai réussi ci, j’ai réussi cela.
Pour moi, cela annonce quelque chose de fake parce que l’on ne peut pas en tant que chef d’entreprise, en tant que professionnel uniquement réussir dans la vie. C’est impossible.
Stéphanie Reniers
Ce n’est pas possible que tout soit rose.
Roseline Laloupe
Exactement.
Stéphanie Reniers
On a tous des challenges.
Roseline Laloupe
Exactement.
Donc quand on voit que le contenu est toujours positif, il nous met toujours dans une posture où est meilleur : pour moi, c’est du fake. Ce n’est pas de la vraie communication.
Stéphanie Reniers
Il faut quand même à un moment donné se mettre à nu et aussi expliquer certaines difficultés.
Roseline Laloupe
C’est mieux et plus que cela : explique le parcours de l’individu. Cela humanise.
On n’est plus quelqu’un de parfait. Non, on redevient humain quand on parle de ses échecs, de ses difficultés.
Stéphanie Reniers
Qu’est-ce que tu as envie de dire à toutes les personnes qui ont envie de se lancer, mais qui ont forcément peur d’être jugés, peur d’être fragilisés sur la place publique en mettant en avant certaines difficultés qu’elles ont connues ?
Roseline Laloupe
Il faut y aller tout simplement.
C’est vrai qu’à chaque fois, on me pose cette question : comment faire pour créer du contenu quand on [00:15:09] ? Il faut y aller.
Il n’y a pas 36 000 solutions. Il faut se concentrer sur les opportunités.
Quand tu crées du contenu, OK il y a des risques, mais il y a des opportunités : l’opportunité d’être connu, d’être vu comme un expert dans son domaine. Il y a l’opportunité de se connecter à d’autres professionnels, d’élargir son réseau, etc.
Donc il n’y a pas 36 000 solutions. Se dire : « OK, j’ai peur, mais je prends mon ordinateur, je crée mon premier post et hop je publie » et voilà. Il n’y a pas mort homme.
Stéphanie Reniers
Est-ce que tu penses que cela a été la clé de ton succès sur LinkedIn, de justement être authentique dans ton contenu ?
Roseline Laloupe
C’est une bonne question, j’aime bien cette question.
Stéphanie Reniers
Je te remercie.
Roseline Laloupe
Honnêtement la réponse est oui.
Clairement si je n’avais pas été authentique, si j’avais communiqué de manière très conventionnelle, très formelle, je ne serais pas là aujourd’hui.
Je ne l’aurais jamais dans LinkedIn Top Voice. Je n’aurais jamais eu de collaboration avec Welcome To Jungle.
Donc, c’est clairement une clé de ma réussite.
Les professionnels ont vu une RH qui dit des choses que d’autres pensent, mais n’osent pas dire. Les professionnels sur LinkedIn ont vu une RH qui a un langage beaucoup plus concret et ils ont vu quelqu’un qui juste partage un fait, que ce soit le positif ou le négatif. Souvent les personnes de ma communauté (puisque j’ai quand même pas mal d’abonnés maintenant, près de 100 000)…
Stéphanie Reniers
C’est magnifique quand même.
Roseline Laloupe
Oui.
Stéphanie Reniers
J’ai l’impression que cela augmente de plus en plus vite d’ailleurs.
Roseline Laloupe
C’est exactement cela.
Souvent on me dit que mon contenu, on sent que c’est vrai. On sent que c’est quelque chose que je vis, que je partage, des choses que je vis, etc. Et cela plait et cela permet de créer du lien.
On a pu l’impression d’avoir une RH et un cadre en marketing par exemple, non on a l’impression de voir une RH qui est là et qui au même au même niveau que le cadre en marketing ou un autre professionnel.
Stéphanie Reniers
Oui et ce que je trouve de très intéressant dans ton contenu par exemple, c’est avec les photos que tu publies, qui illustrent tes posts, au fond, en tout cas ce que je ressens de toi, c’est une personnalité plutôt introvertie qu’extravertie.
Justement on a toujours tendance à penser que sur LinkedIn, il n’y a que des personnes hyper extraverties, que des personnes qui balancent, qui sont hyper un peu grande gueule on va dire.
Alors que toi, justement sur ton contenu, tu montres une approche beaucoup plus… Je ne vais pas dire humble, mais oui humble aussi introvertie, mais en même temps authentique.
Roseline Laloupe
Oui, c’est exactement cela.
À la base, je suis une personne introvertie. En entreprise, je n’étais pas la RH que l’on voyait en réunion, qui s’exprimait, etc. J’étais plus dans mon coin.
On va dire que LinkedIn était pour moi un moyen de m’exprimer, de libérer ma parole parce que c’est génial, tu es derrière ton ordinateur. Tu peux être créatif, tu peux poser les barrières sans avoir cette pression et du regard des autres.
Donc, oui il y a beaucoup de professionnels qui sont introvertis, qui s’expriment.
D’ailleurs je recommande aussi. S’il y a des personnes qui sont introverties qui nous écoutent de ne pas hésiter et d’en profiter de. Au contraire de se dire : « Là, sur LinkedIn, je n’ai pas le regard de l’autre. Je peux me lancer. »
En tout cas, le regard de l’autre est différent, est distanciel. « Je peux me lancer. Je peux me raconter et je peux aussi me connecter avec d’autres personnes introverties. »
Stéphanie Reniers
Quelle était un peu ta progression personnelle sur LinkedIn ?
C’est-à-dire que forcément on n’arrive pas à 100 000 abonnés en un jour. Est-ce que c’est vraiment les six premiers mois qui sont les plus durs ? Est-ce que l’on passe par des hauts et des bas un petit peu régulièrement ? À quoi doivent s’attendre des personnes qui se lancent dans la création de contenus comme cela ?
Roseline Laloupe
C’est vrai que c’est difficile de répondre parce que quand je me suis lancée, ce n’était pas le même écosystème qu’aujourd’hui. Il y avait beaucoup moins de créateurs de contenus, beaucoup moins d’injonctions ou de conseils de communiquer sur LinkedIn.
Donc quand je me suis lancée, les six premiers mois honnêtement c’était plutôt cool. Je ne me suis pas mise la pression. Je me suis dit : « Je partage mon expertise aussi. »
Tu vois, cela peut être un conseil pour les personnes qui hésitent. Commencer par créer du contenu dans lequel vous partagez vos connaissances, vos savoirs, vos savoir-faire, etc. comme cela vous vous positionner. Vous ne prenez pas le risque de raconter des choses personnelles. Vous vous positionnez en tant qu’expert ou spécialiste dans votre domaine.
Après, je pense que plus tu prends de la visibilité qu’en effet, il y a des périodes où peut-être il y a une peur parce que l’on te voit plus. Il y a plus de commentaires positifs, mais parfois plus de commentaires négatifs. Donc peut-être que tu peux te remettre en question. C’est vrai. Mais à chaque fois, je m’accroche aux réussites, je me raccroche aux commentaires positifs que j’ai. Je vois bien que parler authentique sur LinkedIn, cela apporte beaucoup plus.
Stéphanie Reniers
Est-ce que tu sais à l’avance quelles publications vont faire un peu le buzz et les autres, pas.
Ou est-ce que c’est vraiment aléatoire et ça reste vraiment un effet de surprise dans le succès que va avoir une de tes publications.
Roseline Laloupe
Mais il y a les deux. On sait très bien qu’il y a des thèmes qui vont faire réagir, des coups de gueule, les thèmes qui sont aussi très personnels.
Par exemple si tu parles de la maladie, tu crées un post pour dire que j’ai été malade ou je connais une personne qui est malade dans mon entourage, cela fonctionne toujours.
Il y avait une période où les chats, les animaux cela marche toujours sur LinkedIn.
Stéphanie Reniers
Ah les chats ! (Rires.)
Roseline Laloupe
Pas très fan, mais bon, pourquoi pas ? Tu vois il y a des choses comme ça qui piquent l’humain, qui attirent la curiosité de l’humain. Donc c’est, peu importe qui les a amenés, ça marche après.
Donc parfois, je sais. Par exemple (c’était il y a longtemps), mais j’avais créé un contenu pour parler des étudiants. Je ne vais pas refaire le débat derrière ce post. C’est le post où j’ai eu le plus de visibilité, plus de 300 000, plus de 1000 likes, 2000 je ne sais plus.
Stéphanie Reniers
C’est un post qui parle de quoi, des étudiants ?
Roseline Laloupe
Oui, je vais t’expliquer et j’ai eu plus de 900 commentaires. C’est mon post le plus commentés, mais il y a eu pas mal de commentaires négatifs ?
Pourquoi ? Parce que là, c’était vraiment un coup de gueule. C’était un coup de gueule. J’ai exprimé mon ras-le-bol, du fait de se cacher et de se dire : « Non, je n’ai pas d’argent pour me former » par exemple. « Je n’ai pas d’argent pour acheter les livres. Je n’ai pas d’argent pour aller » je ne sais pas « pour prendre un coaching », etc.
J’ai exprimé cela. Ce n’est pas du tout préparé, c’était spontané. Coup de gueule : bam, c’est parti.
Et je ne m’attendais pas à ce retour aussi négatif.
Stéphanie Reniers
Ah négatif ?
Roseline Laloupe
Oui parce qu’il y a beaucoup de personnes qui se sont dit : « mais quand on est étudiant, non on ne peut pas se former, on ne peut pas faire ceci, on ne peut pas faire cela. »
Cela créait vraiment un débat. [00:23:01] que l’on peut se former même si on est étudiant, donc ce qui ont peu de moyens ; et ceux qui pensent que non, on ne peut pas, c’est compliqué.
Donc, il y a certains sujets que oui, on sait déjà que ça va provoquer, que ça va amener de la visibilité. Il y a d’autres sujets où c’est aléatoire, plus spontané.
Ce que je sais, c’est que les posts dans lesquels je me raconte, je raconte une histoire et je crée le lien avec le pro, les posts aussi dans lesquels je mets une photo où on va attirer l’attention, c’est ce qui plait le plus et c’est ce qui marque le plus les esprits.
Stéphanie Reniers
Le dernier sujet que je voudrais aborder avec toi, c’est le côté un peu BtoB.
Est-ce qu’une entreprise sur sa page peut aussi publier des choses un peu plus persos qui arrivent au sein de l’entreprise ou au sein de département, au sein d’équipe.
Est-ce que l’écriture authentique se lisent passent aussi par la combinaison pro-perso d’une autre manière évidemment ?
Roseline Laloupe
Est-ce que pour toi c’est perso de raconter l’arrivée d’un salarié ? Pour moi, c’est du pro.
Stéphanie Reniers
Oui, mais par exemple si tu prenais l’exemple de Welcome to the Jungle, eux racontent régulièrement des petits soucis en entretien, des petits soucis en rapport avec les stages.
Roseline Laloupe
Pas de soucis, les plus intimes oui.
Stéphanie Reniers
Par exemple il nous est arrivé quelque chose de négatif, une expérience négative avec un client ou avec un candidat et on va aller le publier sur la page de l’entreprise en disant : « On a ras-le-bol des clients qui ne payent pas à temps ! » imaginons.
Ou comme on sait que parfois certaines campagnes publicitaires comme Burger King ou des enseignes pareilles sont parfois très choc on va dire et donc qui ne sont pas persos, mais quand même qui parfois révèlent des secrets d’entreprise ou qui révèlent un peu l’organisation interne.
Roseline Laloupe
Finalement, ces publications révèlent notre personnalité ou du moins notre fonctionnement donc le management, donc oui.
Moi, personnellement, je pense qu’il faut tendre vers ce type de contenu, peut-être pas tout le temps, mais de temps en temps pour humaniser sa communication et c’est mieux de le faire via le profil personnel. Cela donne plus de sens.
Stéphanie Reniers
Donc tu veux dire le profil personnel des personnes qui travaillent dans l’entreprise ?
Roseline Laloupe
Exactement. Par exemple si le CEO est tombé sur un candidat et ce candidat était très mal poli en entretien ou on lui a fait comprendre que ses questions étaient débiles, c’est intéressant de partager cela. Donc sans rentrer dans la [00:25:58], mais de partager cette ex — …
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